Le théâtre et les hommes

                                             LE THEATRE ET LES HOMMES

Michel BAUDET- 1999

Les Hommes font le THEATRE à leur image. Pour les uns, c’est un pur divertissement, pour les autres un moyen de connaissance divertissant (!?). Mais incontestablement, et pour tous, une cérémonie magique à replacer sans cesse dans ces aspects « religieux ou encore métaphysiques…» (1)

Le THEATRE est une passion incantatoire, une métaphore s’inscrivant dans l’éphémère, un instrument merveilleux où se côtoient et se confrontent sans cesse, la symbolique et l’extraordinaire. Facultés intellectuelles, qui, par une savante alchimie, vont exalter chez l’Homme son insatiable et ineffable besoin de rêver... puis, lui permettre de donner corps à son imaginaire émotionnel en rendant instantanément l’irréel plus vrai que le réel (!?).

Le THEATRE, “exorciseur de démon .... pacificateur de passion ... rassembleur de solitude”⁽²⁾ porte en lui toutes les fonctions essentielles purificatrices ; catharsis d’un quotidien... souvent banal et dépassé. Ainsi dans ses formes multiples et diversifiées, il offre à l’Homme d’infinies possibilités de projection et d’identification qui stimulent et enrichissent ses aspirations fondamentales les plus diffuses.

Néanmoins, le THEATRE ne peut être seulement la “chose” académique, essentiellement réductible à quelque convention purement esthétique. Par ailleurs, si l’on dit parfois qu’il est le miroir de la vie (??) en aucun cas, il ne saurait être la Vie

Le THEATRE n’existe et ne s’accomplit que dans l’exaltation magique de la représentation scénique. Cette représentation résulte essentiellement de la mise en scène en tant que catalyseur de toutes les forces vives et jubilatoires découlant de la confrontation instantanée de l’ensemble des moyens humains et matériels mis en oeuvre simultanément. En conséquence, le THEATRE est à la fois et seulement la représentation scénique - dans un espace/temps donné - d’une abstraction, et le résultat immédiat d’une communion spontanée entre un public hétérogène qui ne se connaît pas et un groupe d’acteurs homogène se connaissant.

Avant et (ou) après (!?), le THEATRE n’est que littérature ou mieux encore, rhétorique convenue dépourvue de toute consistance !

Michel BAUDET

(1) Antonin Artaud - « Le Théâtre et son double »

(2) Pierre Aimé Touchard - « Le Théâtre et l’angoisse des Hommes »